Les strongles représentent une menace sérieuse pour la santé des chevaux, causant des pertes économiques significatives (estimées à environ X euros par an en France, selon des données non-spécifiées) et impactant négativement leur bien-être. Une stratégie de vermifugation efficace et raisonnée est indispensable pour contrôler les infestations à strongles et préserver la performance athlétique et la santé générale des équidés.
Ce guide exhaustif détaille les méthodes de diagnostic les plus récentes, les stratégies de vermifugation optimales, et les approches préventives pour une lutte durable contre ces parasites internes, tout en minimisant le développement de résistances aux vermifuges.
Diagnostic précis des infestations à strongles
Un diagnostic précis et opportun est primordial pour une gestion efficace des strongles. Identifier précocement une infestation permet une intervention ciblée et évite les traitements inutiles, contribuant à préserver l’efficacité des vermifuges à long terme et la santé du cheval. Plusieurs méthodes complémentaires peuvent être utilisées.
Méthodes de diagnostic des strongles
- Examen coprologique quantitatif (NEPG) : La méthode de référence pour évaluer la charge parasitaire. Un NEPG supérieur à 500 œufs par gramme de fèces (epg) indique généralement une infestation significative nécessitant une intervention. Des seuils plus bas peuvent être utilisés selon le contexte.
- Examen coprologique qualitatif : Permet d'identifier les types de strongles présents, important pour adapter la stratégie de traitement. Une identification précise peut révéler la présence de Strongylus vulgaris, un grand strongle potentiellement dangereux.
- Examen post-mortem : Technique invasive offrant une évaluation complète de l'infestation et permettant d'identifier avec précision les différentes espèces et leur localisation dans le tube digestif du cheval.
- Techniques sérologiques (en développement) : Ces tests, basés sur la détection d'anticorps, sont prometteurs pour la détection précoce des infestations, mais leur fiabilité et leur disponibilité restent limitées pour le moment.
Facteurs de risque d'infestation par les strongles
De nombreux facteurs influencent le risque d’infestation à strongles. L'âge du cheval est un facteur clé, les poulains et jeunes chevaux étant plus vulnérables. L’histoire parasitaire du cheval (antécédents d'infestations), les conditions d'élevage (gestion du pâturage, densité de population, hygiène des installations) et l'immunité individuelle jouent un rôle majeur. Par exemple, une mauvaise gestion du fumier peut augmenter la contamination du pâturage. Un pâturage surchargé, avec une densité de plus de X chevaux par hectare, augmente significativement le risque.
Évaluation du risque et vermifugation ciblée (Test-and-Treat)
L’approche "test et traitement" est une stratégie de plus en plus recommandée pour une gestion durable des strongles. Elle consiste en des tests coprologiques réguliers (tous les 2 à 3 mois pour les chevaux à haut risque, tous les 6 mois pour les chevaux à faible risque) pour identifier les chevaux infestés. Seuls les chevaux ayant une charge parasitaire significative (NEPG supérieur à un seuil pré-défini, par exemple 200 epg) sont traités. Cette méthode permet de réduire significativement la consommation de vermifuges, minimisant ainsi le développement de résistances. Un cheval de 5 ans en pâturage extensif aura un risque différent d'un poulain de 6 mois en élevage intensif.
Stratégies optimales de vermifugation des chevaux
Une vermifugation efficace repose sur une approche intégrée combinant une utilisation rationnelle des vermifuges et des pratiques de gestion préventives pour minimiser le développement de la résistance. Il est essentiel de passer d'une approche prophylactique systématique à une approche plus ciblée et raisonnée.
Vermifugation ciblée (Test-and-Treat): mise en pratique
La vermifugation ciblée est une approche stratégique qui réduit la fréquence des traitements et limite le développement de la résistance. Des tests coprologiques réguliers permettent d'évaluer la charge parasitaire et de cibler les traitements uniquement sur les chevaux positifs. Cette approche permet une gestion individualisée optimisant l’efficacité et la sécurité du traitement.
- Réduction des coûts : Diminution du nombre de traitements, réduisant les dépenses liées aux vermifuges.
- Protection de l'environnement : Minimisation de l'impact environnemental lié à l'utilisation de vermifuges.
- Bien-être animal amélioré : Éviter les traitements inutiles, préservant la santé intestinale du cheval.
Les différentes classes de vermifuges et leur mode d'action
Plusieurs classes de vermifuges existent, chacune avec son propre mode d'action et son spectre d'efficacité. L'utilisation de molécules issues de classes chimiques différentes est essentielle pour une rotation efficace. Les benzimidazoles (ex: albendazole), les tétrahydropyrimidines (ex: pyrantel) et les macrolides (ex: ivermectine) sont des exemples de classes de vermifuges couramment utilisés. Il est crucial de connaître le mode d’action précis de chaque molécule pour optimiser la rotation.
Rotation efficace des vermifuges: un aspect clinique crucial
La rotation des vermifuges est une stratégie essentielle pour prévenir l'émergence de la résistance. L'alternance régulière des classes chimiques (au moins deux classes différentes par an) et l’association de molécules à modes d'action différents sont des pratiques courantes pour maximiser l’efficacité des traitements à long terme. Un calendrier de vermifugation adapté au niveau de risque parasitaire du cheval (âge, conditions d’élevage) est impératif.
Approches innovantes et durables dans la lutte contre les strongles
Des recherches sont menées pour développer des approches innovantes, complémentaires aux traitements médicamenteux. Ces approches incluent :
- Gestion du pâturage : Rotation des pâtures pour réduire la contamination, utilisation de pâturages "verts" non contaminés pour une durée de X mois.
- Amélioration des pratiques d'hygiène : Gestion rigoureuse du fumier pour éliminer les œufs de parasites, nettoyage régulier des abreuvoirs et des mangeoires.
- Exploration de nouvelles molécules : Recherche et développement de nouveaux vermifuges à modes d’action originaux, moins sujets à la résistance.
- Approche immunologique : Développement de vaccins pour stimuler l’immunité naturelle des chevaux contre les strongles.
Surveillance de la résistance et gestion durable des strongles
La surveillance de la résistance aux vermifuges est cruciale pour adapter les stratégies de lutte. Une diminution de l'efficacité des traitements après plusieurs utilisations successives d'un même vermifuge indique une résistance émergente. Un suivi régulier des NEPG après traitement permet d'évaluer l'efficacité des vermifuges utilisés et d'adapter les stratégies de vermifugation en conséquence. Une collaboration étroite entre les vétérinaires, les propriétaires de chevaux et les laboratoires est nécessaire pour la surveillance et la gestion de la résistance. Une hygiène rigoureuse du matériel et des installations d'élevage est également fondamentale pour limiter la propagation des parasites.
La gestion de la résistance aux vermifuges nécessite une approche globale intégrant la surveillance, la rotation des molécules, l'adoption de stratégies de vermifugation ciblée et des mesures d’hygiène rigoureuses. Une approche responsable et proactive, intégrant diagnostic, prévention et traitement ciblé, est essentielle pour assurer le bien-être des chevaux et la durabilité des stratégies de lutte contre les strongles équins. La collaboration entre vétérinaires, propriétaires et chercheurs est indispensable pour faire face à ce défi. Une diminution de 50% de l’utilisation de vermifuges est un objectif réaliste à moyen terme.